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L'aube de 2025
(Et notez que si cette année n'est pas bonne, on peut toujours sortir les fourches !)
Mesdames, Messieurs, Mes camarades entre les deux, permettez-moi d’inaugurer ma newsletter en vous souhaitant une excellente année 2025 et la santé pour aller avec, parce que la santé, c’est très important. Tout comme la destruction du patriarcat, du grand capital et de la bise sur les joues.
Les nouvelles du front :
Sans plus attendre - et parce que j’ai teasé deux très bonnes nouvelles à grand nombre d’entre vous -, entamons la phase « News » de cette première newsletter (vous pouvez la lire avec la voix de Gilles Bouleau si vous voulez) :
Madame Célia Wilkinson vous invite de nouveau en son domaine de Castel-Sorga ! Eh oui ! Après plus d’un an de flottement et la perte de sa première maison d’édition, mon second roman, L’étreinte du roncier, a retrouvé éditeur à son pied ! Je ne suis pas encore autorisée à vous révéler le nom de la maison en question, mais sachez qu’elle correspond parfaitement au roman et à son atmosphère (à tel point que ça en serait presque suspect).
Voici un petit résumé pour vous mettre (ou vous remettre) l’eau à la bouche :
Montagne noire, 1934
Célia Wilkinson, peintre alcoolique exilée sous un faux nom, partage ses journées entre le château qu’elle garde pour ses parents adoptifs, des toiles qu’elle-même trouve médiocres et ses promenades dans le petit village de Rocagne. Lorsque celui-ci gagne un nouveau pasteur en la très pieuse Clémence Saleyrou, sa façade silencieuse commence lentement à s’écrouler, révélant noyades, suicides et manipulations… rien encore que l’artiste ne puisse supporter.
Cependant, lorsque les visions horrifiques de ses cauchemars se mélangent aux évènements secouant le voisinage, elle n’a plus d’autre choix que de s’impliquer. Une menace mystique se précise de jour en jour sous le granit de la vallée et la jeune femme traumatisée la soupçonne d’être incarnée par Sylve Tanat, un étranger au visage douloureusement familier.
Une brûlante question se pose au cœur de leurs rencontres : pourquoi le sadique qu’elle a achevé dans son passé aurait-il décidé de revenir la tourmenter ?
Illustration pour L’étreinte du roncier par votre humble servante
Mais Célia Wilkinson n’est pas la seule à vous convier au milieu de ruines mystérieuses ! Ysalis d’Alvon et Tarcissius Bardou (kinésithérapeute devant l’éternel) vous annoncent l’ouverture prochaine du théâtre des roses, sulfureux établissement construit sur les fondations d’une église pas moins sulfureuse : Notre-Dame-de-la-Dormition. Là aussi, je ne m’autorise pas à vous révéler trop tôt le nom de la maison d’édition, mais sachez que je suis excitée comme une puce à l’idée de travailler avec eux. Ce thriller fantastique gorgé de damnations sataniques, ragots théâtreux et cocktails empoisonnés devrait vous être livré fin 2025.
Tout de suite, un petit résumé :
Toulouse, 1800
Une somptueuse église médiévale s’embrase dans de mystérieuses circonstances.
Une foule entière périt dans cet atroce bûcher qui durera toute une nuit. Les rumeurs commencent à se propager à peine les cendres des victimes refroidies : les religieuses en charge du sanctuaire se seraient offertes à Satan en précipitant leurs ouailles dans leur horrible rituel.
1982 — Cinq jeunes liés par un vœu de vengeance envahissent les ruines de l’église de la Dormition, cachées sous le théâtre dans lequel ils travaillent. Ils y invoquent le Diable afin de rendre justice à une des leurs, souillée de la pire des façons, et sacrifient une vie précieuse en paiement d’un pacte incertain.
2003 — La petite Lisa Marouan et sa mère Céline, habilleuse dans le prestigieux théâtre des roses, disparaissent pendant la même nuit. Elles se retrouvent embourbées bien malgré elles dans un labyrinthe obscur dont on ne revient pas… ou presque.
2022 — À la faveur d’une nuit sans lune, Myriam, apprentie costumière, découvre un terrifiant portail menant vers des souterrains insoupçonnés… et ce que ce portail apporte, une jeune femme crasseuse et traumatisée par des années d’errance, pourrait devenir la solution à ses problèmes familiaux les plus sordides. Malheureusement pour elle, cinq bourgeois connectés par de sombres secrets semblent bien décidés à détruire cette nouvelle alliance et renvoyer l’infernal miracle là d’où il vient… quoi qu’il en coûte.
Illustration de Notre-Dame-de-la-Dormition en cours (toujours par bibi)
Pour ce qui est du travail en cours, j’ai presque fini (à l’heure où j’écris le texte de la newsletter) le premier jet de Ses veines, un Mondrian (vous avez le titre en exclusivité, si ça, c’est pas beau), ma novella de science-fiction/body horror pleine d’oligarques russes sans pétrole, de trahisons impardonnables et de drogues colorées. Un petit extrait ?
“L’ombre sans visage qui l’avait escortée jusqu’au hall vibrant de ragots lui glissa en main une coupe de pétillant de Crimée - une piquette dont elle se serait étonnée que Mikhail la serve à ses invités… si Mikhail possédait une lichette de bon goût. Elle ne la porta pas à ses lèvres, alors colorées d’azur, mais laissa ses doigts serpenter autour du cristal froid comme autour d’un jouet. La lumière électrique des lustres suspendus au-dessus d’elle assourdissait la mélodie qu’elle chantonnait jusque-là et lui permettait d’ignorer les commentaires qu’on faisait sur sa présence sans pour autant l’impliquer dans le dialogue. Les drogues et l’hypnose lui permettant déjà d’ignorer la plupart des visages masculins autour d’elle, qui se confondaient en quelques traits de pinceaux comme de lointaines silhouettes impressionnistes…”
Maintenant que vous êtes au jus, parlons de culture en général ! Qu’est-ce que la fin 2024 m’a fait découvrir d’assez passionnant pour vous passionner à votre tour ?
Recommandations culturelles :
Cinéma :
I saw the TV glow, Jane Schoenbrun, USA, 2024 : Un film reprenant les codes de l’analog horror au service d’une métaphore déchirante sur la transidentité. Magnifique et nostalgique, mais avec une fin psychologiquement très violente.
Mister Designer, Oleg Tepstov, URSS, 1987 : Un conte gothique glauque et poétique sur fond de poupées de cire et cimetières paumés dans les bois.
Mami Wata, C.J « Fiery » Obasi, Nigéria, 2023 : Un superbe film féministe sur le conflit entre modernité et tradition, avec une photographie absolument incroyable.
La loi du milieu, Mike Hodges, Royaume-Uni, 1971 : Un film de vengeance efficace, cruel et violent à ne surtout pas confondre (comme moi) avec La loi du marché, le film sur les supermarchés avec Vincent Lindon, au risque de trouver ça un poil brutal.
Rome ville ouverte, Roberto Rossellini, Italie, 1945 : Comme beaucoup des films que je regarde, j’ai découvert celui-ci grâce à Arte et je ne peux que les remercier de leur excellent travail (sauf quand ils font la promotion de l’IA).
Les lettres de l’angoisse 2 - une anthologie d’horreur - sera diffusé pour la première fois ce 18 janvier au club de l’étoile (Paris), puis il sera rendu disponible gratuitement sur YouTube. J’y joue un petit rôle dans « K7 », un found-footage réalisé par Pauline Cadart Serizel. Si ma douce présence ne suffit pas à vous faire venir, cette terrifiante statue de Mitterrand (également présente dans le film) vous convaincra sans nul doute.
Statue de François Mitterrand, Outreau (crédit photo : La voix du nord)
Livres :
(Le choix a été dur, mais j’ai préféré garder un top 3. Si vous voulez une sélection plus large, n’hésitez pas à visiter mon compte Instagram)
Les pleurs du vide, Malone Silence, AE, 2023 : Parce que c’est une évidence, parce que j’aime l’univers de cet auteur de tout mon cœur et parce qu’il faut aussi mettre en avant l’auto-édition.
La captive de Dunkelstadt, Magali Lefebvre, Noir d’absinthe, 2020 : Une courte romance gothique perdue au fin fond de la forêt noire… qui a retrouvé un éditeur cette année et devrait bientôt ressortir.
Urbex, Fantômes et drôle d’enquête, Léon Maë Morgan, JS éditions, 2022 : Un court cosy-mystery contenant autant d’humour que de meurtres.
Audio :
Subways of your mind, Fex, Allemagne, 1983 : Longtemps considéré comme la chanson la plus mystérieuse d’internet, ce lost-media a cessé d’en être un à la fin de l’année 2024. Et c’est en fait une chanson extrêmement catchy par un groupe Allemand qui méritait clairement d’être redécouvert.
Time forward ! Suite du film, Georgy Sviridov, 1965 : Sviridov est un compositeur soviétique absolument incroyable dont je n’avais presque jamais entendu parler auparavant et qui a créé des musiques tant romantiques qu’épiques. L’album que je vous conseille est la suite très mélancolique et punchy d’un film de propagande qui a aussi servi pour le générique d’un JT russe.
Hope is the thing with feathers (Honkai : star rail) epic version, Anthony Lo Re, France, 2024 : Parce que je suis estomaquée que mon pote soit maintenant sponsorisé par des licences internationales pour sa musique. Je l’ai découvert il y a quelques années quand il n’avait que quelques abonnés et je ne cesserai jamais de répéter que je le connaissais avant la hype. N’hésitez pas à aller checker son travail.
Si vous cherchez une émission plus politique, j’aide à animer « Prière de l’ouvrir » depuis novembre. C’est une émission mensuelle, diffusée sur Radio Campus Angers (et disponible en podcast/replay après chaque direct) les derniers mardis de chaque mois. Elle traite de militantisme catholique et de lutte contre l’extrême droite.
Affiche de l’émission “Prière de l’ouvrir” par Rémi Germain
Bonus et conclusion :
Juste avant de vous quitter, et comme Noël n’est pas si loin, je compte vous faire un petit cadeau. Vous trouverez donc ma nouvelle « Comme un ruban d’écarlate » juste ici.
(Si vous souhaitez la découvrir dans un autre format que le PDF, n’hésitez pas à me le signaler.)
C’est un texte auquel je tiens beaucoup et qui risque fort de finir augmenté en novella un de ces jours. N’hésitez pas à m’en dire des nouvelles (oui parce que c’est une nouvelle, vous comprenez la blague, bref) ! Il a notamment servi de cobaye à Zoéprendsondico, une blogueuse et correctrice que j’apprécie beaucoup et qui cherchait des ouvrages pour s’entraîner à la correction. Son travail est top et je ne peux que vous la recommander, surtout si vous cherchez une correctrice plus cruelle avec les anachronismes qu’un yorkshire enragé avec vos chevilles.
En échange de ce cadeau, si vous souhaitez m’en faire un, n’hésitez pas à mettre quelques euros dans cette cagnotte (ou dans tout autre cagnotte qui vous semblerait sérieuse), parce qu’il est inutile de prendre des bonnes résolutions pour cette année si nous n’incluons pas le soin des autres dans nos priorités.
Que l’année nous soit bonne ! Remplie de cathédrales, de meurtres (fictifs) et d’étoiles dans vos yeux.
On se retrouve le mois prochain !
Manon Segur