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Le mois du réveil de Mariah Carey
(Mais Halloween reste dans nos cœurs toute l'année !)
Mesdames, Messieurs, Mes camarades entre les deux, la meilleure de toutes les saisons continue sur les chapeaux de roue, avec moult actualités, aventures et feuilles dorées sur les arbres.
Débutons donc sans plus attendre la phase « News » de cette newsletter (vous pouvez toujours la lire avec la voix de Gilles Bouleau si vous voulez) :
Les nouvelles du front :
Je suis toujours prise dans la rédaction de ma novella fantastique Comme un ruban d’écarlate, que j’adapte d’une de mes propres nouvelles. Un petit extrait pour se mettre l’eau à la bouche ?
“— L’aurore va bientôt se lever.
Il se releva lentement et chercha quelques liserés de lumière à travers les vitraux de la chapelle :
— Elle finit toujours par se lever…
Reinauda hocha la tête, rangea ses affaires le plus vite possible et reprit son épée courte. Il avait raison. Tout amusante que soit leur rencontre, il fallait se montrer prudents pour éviter tout scand…
Quoique non. En observant la courbe douce de ses traits, ce n’était pas non plus de l’inquiétude qui vissait tant de mélancolie dans le cœur du noble. C’était encore autre chose. Une tragédie secrète que quelques lignes d’or venaient maintenant sublimer depuis les nuages.
— Va, Reinauda. Va, ma corneille. Le jour n’est pas fait pour la poésie.”
La campagne de précommande pour Notre-Dame de la Dormition est toujours en cours. Si vous aimez les ambiances mystérieuses, les paysages occitans, les bals, opéras et autres rituels élégants au cours desquels on se masque et on s’empoisonne, le livre est fait pour vous !
Enfin, une première BL est tombée pour L’évadée de Castille ! Je suis tellement heureuse de ce que devient ce roman petit à petit, et j’ai de grands projets pour lui ! Si jamais vous connaissez des maisons d’édition qui seraient intéressées par un thriller historique mâtiné de romance, je ne peux que vous encourager à commenter. En attendant, voici un petit extrait pour se hyper !
“Pour la première fois depuis des années, Teresa, qui s’était toujours voulue fière et forte, ressemblait à la toute jeune fille qu’elle était encore. De la morve plein son nez, ses cheveux défaits au vent, son fouet tremblant dans une main luisante de sueur.
Et Marcela savait très bien quel rôle endosser pour elle… une dernière fois.
— Les hommes n’aiment pas qu’on s’érige à leur niveau, y compris dans la bêtise. Ce n’est pas de ta faute, petite fille.
Elle caressa les joues humides de son ancienne maîtresse.
— Je vais retrouver mes frères et j’irais bien. Aussi bien qu’avant ton arrivée dans ma vie.
Elle releva les mains de la jeune femme et caressa le bracelet béni qui s’entrelaçait avec celui de Raùl Cabrera.
— J’ai confiance, la crapaude. Nous nous reverrons. Et plus tôt que tu ne le crois.
— Même si le passage est étroit ?
Une cavalcade de pas courroucés se laissait déjà entendre derrière la fortification. Elles n’auraient plus beaucoup de temps ensemble. Teresa ferma les yeux, trop épuisée par ses dernières mésaventures pour accepter toute la réalité d’un coup :
— Surtout si le passage est étroit, lui confia Marcela, avant que des bras musclés ne viennent la soulever et jeter son fouet à terre.”
Je reviens du Salon du livre LGBTQIA+ de Metz (d’où mon léger retard avec cette newsletter) et je repars bientôt pour un autre salon queer : la Ycon de Montreuil. Les copains et copines de Paris, je compte sur vous les 15 et 16 novembre !

Direction Montreuil pour de prochaines aventures !
Maintenant que vous connaissez mes aventures littéraires, parlons un peu de culture ! Parce que la culture, c’est super bien !
Recommandations culturelles :
Cinéma :
Phantom of the Paradise, Brian de Palma, USA, 1974 : Je voulais absolument faire découvrir ce chef d’œuvre à mon compagnon pour nos visionnages de films d’Halloween et nous en sommes ressortis très impressionnés… moi y compris, alors que je connaissais déjà cette reprise de Faust (qui n’a finalement pas grand-chose à voir avec Le fantôme de l’Opéra, mais qui est quand même absolument incroyable). Un film à la réalisation magnifique, poignant, grinçant, cauchemardesque et… groovy.
Dirty computer, coll, USA, 2018 : Si ce film n’est qu’un vague liant dystopique entre plusieurs clips de Janelle Monaé, il a pour lui d’être incroyablement efficace, léché et inventif dans sa dépiction d’une dictature pas bien loin des valeurs trumpistes. Niveau musique, c’est pas ma came, mais on sent une vraie patte et une cohérence entre les morceaux. Une belle romance bisexuelle en filigrane et du shibari néon en bonus, ça ne se refuse pas ! En prime, c’est disponible gratuitement sur YouTube et plutôt rapide :
The elephant man, David Lynch, 1980 : Je dois aimer souffrir parce que je suis allée le voir au cinéma, sur grand écran (pour un maximum de tristesse en haute qualité). Je savais, à la réputation du morceau, que j’allais finir dévastée et ça n’a pas manqué. On est pas loin d’un film parfait. La morale est profondément touchante et malgré les horreurs subies par le personnage principal, David Lynch continue de montrer sa vision profondément tendre des relations humaines. Finalement, ce qui marque le plus dans ce film c’est la grande gentillesse que s’enseignent tous les personnages.
Livres :
Goldrush, Sam Cornell, Livr's éditions, 2023 : Une sympathique novella, quoique un peu courte à mon goût, sur un massacre (mérité) de tuniques bleues s’étant mêlées de ce qui ne les regardait pas sur le territoire Lakota. Les parties sur l’histoire native sont un peu verbeuses, mais on sent tout le soin apporté par l’auteur à respecter la période et ses enjeux.
De houille et de charbon, Sonja Kourakine, L’Alsacienne indépendante, 2024 : Je n’attendais pas grand-chose de ce roman, mais j’ai été très agréablement surprise. Je crois bien que c’est un de mes coups de cœur de l’année. Deux petits défauts avant la pluie de compliments : je n’ai pas du tout apprécié la vision de la sororité jalouse et cruelle dépeinte dans ce roman autrement féministe et j’ai trouvé le style un peu simple par moments (mais j’ai des goûts compliqués), par contre l’atmosphère ésotérique, la description des corons (je vis dans un coron, je sais à quel point elle est précise), l’histoire d’amour et le rythme sont absolument parfaits. Le twist autour de la créature de la mine, le romantisme, la vieille Madeleine et son parler Ch’ti ont été autant d’éléments qui m’ont tenue en haleine. J’ai lu le roman en une journée à peine et je le recommande chaudement.
Le dernier chant de Musaraigne, Anatole Jolly, JS éditions, 2025 : Lu pendant une nuit blanche passée dans une gare routière parfumée de pipi, ce qui aidait plutôt bien à se projeter vers la montagne souterraine sombre et dangereuse où se déroule le plus gros du récit. J’avais déjà lu Elys et la fleur de pouvoir, du même auteur et dans le même univers étendu, je savais donc que je ne serais pas déçue. Et effectivement. J’ai passé un excellent moment et j’ai même un peu pleuré à la fin (toute seule dans ma gare routière qui sentait le pipi, donc, pas merci Anatole)
Musique/Multimédias :
I like you best, Ella Red, USA, 2025 : Bon, on est sur une chanson que risque d’écouter absolument toute la communauté d'archive of our own. Les paroles sont comme qui dirait… pas très vanilla. Si vous aimez les mélodies entraînantes comme des réminiscences des années 2000 et lire du smut à trois heures du matin, c’est probablement votre nouvel hymne.
Flying home, Thomas J. Curran, Grande-Bretagne, 2023 : Au delà de chansons pleines de stupre, ma part la plus délicate aime toujours écouter de l’epic music et des b.o inspirantes. On est ici sur un thème délicat, rempli d’espoir et invitant à l’aventure…
The old religion, Florence + the machine, Grande Bretagne, 2025 : Attention, info absolument pas surprenante. J’aime beaucoup Florence + the machine. Oui c’est la révélation la plus prévisible de tous les temps vu ce que j’écris, mais qu’est-ce-que vous voulez ? Quand c’est bien, c’est bien. Absolument tout le (nouvel) album est à écouter, mais je dois admettre que cette chanson en particulier me fait beaucoup penser à L’étreinte du roncier !
Mon chéri a sorti une vidéo passionnante sur la mort dans le cinéma japonais. Si j’étais vous, j’irais checker ça avec enthousiasme :
Ce mois de novembre est aussi le mois anniversaire de mon meilleur ami, Andy Bullet, qui se dirige doucement vers une carrière d’auteur et illustrateur de bande dessinée. Il est très talentueux et mériterait bien quelques abonnés Instagram en plus !
On se retrouve le mois prochain !
Manon Segur